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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 07:35

Dans la plaine empurdanaise, édifié de part et d'autre de la très fréquentée C66, Corça est un village de 1300 habitants qui constitue déjà la banlieue de la capitale comarcale la BisbaL
Si la partie ouest ( à gauche en venant de la Bisbal) est peu intéressante, celle qui lui fait face mérite à coup sûr un arrêt. On s'interroge déjà sur le pourquoi et le comment de ce monumental édifice, chateau, longeant la nationale. Il s'agit en fait du Castell de l'Alberg, gigantesque construction, précédé d'un somptueux jardin. Considérablement modifié au fil du temps, ses origines remonteraient au XV ème siècle, même si les parties les plus visibles sont postérieures: ses deux tours d'angle, un portail renaissance, les balcons et les terrasses, en fait les rares éléments qui s'offrent à la vue du visiteur. Bien peu de choses au final. Pour bien le décripter rien de tel que se marier ou participer à une fête, car il semble bien que ce soit la vocation actuelle du lieu.
 

Par une petite route on parvient au nucli antic de Corça. Inutile de le faire en voiture, les ruelles étant très étroites. La structure médiévale est conservée,  même s'il ne reste que quelques traces de l'ancien château et de ses murailles. La balade se révèle agréable, le nez en l'air.
Bordée par le Rissec, la petite rivière locale, superbe place del Firal, ombragée par une belle rangée de platanes altiers. L'endroit idéal pour se poser sur un banc, boire un verre dans le petit café resto tout mignon au pied du clocher de l'église. (Raku). Un petit air de Provence...
 

la Place de Corça

la Place de Corça

On pénètre dans le casc antic par la carrer Rebot, longeant l'église Sant Julia i Santa Bassilissa. Cette dernière est assez élégante avec son campanar altier jouxtant la petite façade de l'ancienne église romane. C'est dans cette rue qu'est conservé un important pan de murailles de l'époque médiévale.
En marchant, on perçoit d'emblée le patrimoine architectural du lieu, avec ses intéressantes maisons de pierre, de belles rénovations et ce côté propre et élégant qui constitue l'essence de l'Empordà. La toute proche carrer del mur, très étroite, est un vrai voyage dans les siècles passés.
 

Petite terrasse sur la plaça del firal

Petite terrasse sur la plaça del firal

Dans le casc antic du village

Dans le casc antic du village

Arrivé au croisement de la carrer Sant Sebastià, on reste en arrêt devant devant un portail encadré de deux haies de cyprès très bien entretenues. Le terrain parait immense et le jardin enchanteur. En y regardant de plus près, on perçoit beaucoup mieux cette somptueuse bâtisse rectangulaire, vieux mas du XVI ème siècle rongé par le lierre. Une fenêtre gothique, des arbres majestueux probablement centenaires et l'on imagine bien évidemment de l'autre côté, bien loin de notre regard une piscine de taille imposante dans un écrin de verdure. Voici les uniques choses que je sais du Mas Vilosa, bed and breakfast luxueux, renommé dans la région.
 

Le délicieux Mas Vilosa

Le délicieux Mas Vilosa

La carrer major

La carrer major

Retour par la carrer Major, bordées de belles demeures dont certaines sont aujourd'hui des lieux d'hébergement de turisme rural comme ont dit ici. C'est le cas de la Casa Matilde, juste au dessus du délicieux portal de Santa Maria, située dans un magnifique édifice ancien, en partie en briques,  dont la terrasse de toit parait bien idyllique. Juste à côté la demeure seigneuriale voisine se remarque aussi par son portail à linteaux mais aussi pour sa belle fenêtres aux entrelacs gothiques.
 

Des balcons fleuris

Des balcons fleuris

De belles rénovations

De belles rénovations

Corça

De retour sur la nationale, pour ceux qui ont le temps et la possibilité, réputé restaurant. Bo-tic étoilé michelin depuis 2010, dans un nouveau cadre contemporain depuis 2017, cuina creativa i d'autor.
Dans le même axe, se concentre bon nombre de magasins de meubles et de déco, d'antiquaires vintage, qui font le bonheur des français de passage. Cette mode et tradition de ce que l'on appelle ici l'intériorisme est très implantée dans le parages de la Bisbal, notamment sur cette fréquentée C66. Des magasins aux noms évocateurs, Déjà vu, la Bobila, antic Major...
Sur le même axe, à remarquer aussi et surtout la gracieuse Villa Luz, au vieux rose alléchant. Cette élégante est le témoignage de l'aventure cubaine de bon nombre de catalans au XIX ème siècle. Nombres de ceux qui firent fortune aux Antilles, que l'on appelle ici les indians, édifièrent à leur retour de somptueuses demeures aux évidentes influences coloniales. L'endroit est privé, mais se visite parfois et permet de connaitre ces histoires de famille si originales, et découvrir par la même des jardins enchanteurs. Cette architecture élégante et originale, se retrouve dans bon nombre de communes catalanes, notamment sur la côte. ( Begur, Sitges, Arenys...)
 

Les hameaux qui composent le reste de la commune ne sont pas sans intérêt . Nous prenons parfois des routes au hasard, pour se perdre dans les cultures, trouver un point de vue, quitter l'axe majeur. C'est comme ça que l'on atterrit à Casavells, formé de quelques gros mas et belles maisons de pierres, s'agglutinant autour de  l'originale église Sant Genis. Un environnement très préservé, un calme à la fois plaisant et angoissant. Pas âme qui vive,  je ne croise aucun des soixante habitants qui habitent le village.
 

A quelque centaines de mètres au nord est un village, au nom très dur, Matajudaica. Je connais pas mal de Matamoros, mais à  ma connaissance c'est le seul Matajudaica. Il faudra que je fasse des recherches sur ce nom très surprenant, très loin du politiquement correct. Ceci dit il est des plus agréables, dominant la petite rivière  Darro depuis sa petite butte. Au sommet de cette dernière, comme souvent, l'église du village autour de laquelle s'agglutinent des maisons anciennes plus ou moins rénovées.
 

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 07:39
Les ruines d'Ullastret

Les ruines d'Ullastret

Si le village d'Ullastret par lui même est séduisant, sa réputation vient surtout de son gisement ibère édifié à partir du VII ème siècle avant JC. Par une délicieuse route de campagne, nous rejoignons le site, 2 kilomètres à l'est du village. C'est sur cette petite colline où les perspectives sont très apaisantes, que l'on trouve un des sites de peuplement ibérique les mieux conservés de Catalogne. Ici, vivaient les Indikètes, petit peuple ibère occupant essentiellement une partie de la province actuelle de Girona.
 

Un paysage apaisé

Un paysage apaisé

Dès l'entrée, de somptueuses murailles

Dès l'entrée, de somptueuses murailles

Cette ancienne place forte d'Ullastret témoigne du quotidien de la vie de cette peuplade, trois à quatre siècles avant JC, avant qu'ils se soumettent à la République romaine.
La promenade à flanc de colline est des plus agréable, et permet de percevoir et de comprendre ce système urbanistique très avancé. On y voit l'agencement des rues, une véritable et inédite structure urbaine, les maisons où l'on peut imaginer la distribution des pièces, les citernes comme sculptées dans la roche, les silos, mais aussi les temples.
 

Ullastret, la ciutat ibérica
Ullastret, la ciutat ibérica

Ici, les habitants vivaient principalement de l'agriculture et de l'élevage, d'où les silos pour la conservation des denrées, mais aussi du commerce notamment avec la colonie très proche d'Empuriès en bord de mer.
Les murailles, résultats de plusieurs étapes de constructions, devait entourer l'ensemble du site. Il n'en reste qu'une partie aujourd'hui, la partie ouest par laquelle se fait l'accès au site. Pour autant, elles sont déjà fort impressionnantes, de surcroît renforcées par d'imposantes tours. Fascinantes eu égards à leur date d'édifications et terriblement esthétiques dans cette pierre dorée qui fait le charme du lieu.
 

Une citerne creusée dans la roche

Une citerne creusée dans la roche

Ullastret, la ciutat ibérica
Exemple de silos

Exemple de silos

En contrebas, on devine un autre gisement ibéric sur l'île de Reixach, plus réduit, qui comme le principale, bénéficiait aussi de la protection et des aliments que procurait l'ancien lac d'Ullastret. Cette vaste étendue d'eau occupait tout l'espace en contrebas de la ville, comme on le voit parfaitement bien dans le petit film présenté au musée.
 

Un paysage typiquement méditerranéen

Un paysage typiquement méditerranéen

Une rencontre impromptue

Une rencontre impromptue

L'intéressant musée archéologique, justement, expose les importantes trouvailles, fruit des différentes excavations. De nombreux matériaux archéologiques ont été extraits depuis une cinquantaine d'années, date de la découverte du site et des premières fouilles sur la zone. Outils, armes et même monnaie. Pour finir la visite, un super petit film 3D, une mise en situation des plus pertinentes. Très évocateur, d'un réalisme presque perturbant. Si l'on ajoute un accueil souriant et attentif, que demander de mieux...
 

Vue vers le sud

Vue vers le sud

Les fouilles sont encore opérationnelles dans certaines zones.

Les fouilles sont encore opérationnelles dans certaines zones.

Les fouilles continuent encore aujourd'hui, notamment dans une partie non accessible au public. Pour sûr, ce lieu emblématique de la zone n'a probablement pas encore dévoilé tous ses secrets...

Vue depuis le site, le village de Llabià, et le Montgri en arrière paln

Vue depuis le site, le village de Llabià, et le Montgri en arrière paln

Au pied du site, vaste étendue de verts, autrefois lac d'Ullastret.

Au pied du site, vaste étendue de verts, autrefois lac d'Ullastret.

Détail de la muraille.

Détail de la muraille.

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21 septembre 2017 4 21 /09 /septembre /2017 06:40
De délicieux légumes de printemps

De délicieux légumes de printemps

Ce dimanche de mars, nos pas nous ont mené vers le resto Iberic sur la carrer Valls, la principale artère du village. C'est sur cette sympathique terrasse à l'italienne que nous avons passé une bonne partie de la journée. Une flopée de voiture y dépose les anciens venus se régaler d'un plat d'escargots ou d'une fideua maison. Comme je dis souvent, quand tu vois débouler les ainés, la gent gran comme on dit ici,  c'est souvent bon signe au moment de passer à table...Ça m'a l'air d'être un vrai point de rendez vous, un punt de trobada ! Très vite, les tablées sont pleines aussi bien à l'intérieur qu' à l'extérieur, où le doux soleil de printemps donne une luminosité très apaisée.

Déjà les esparrecs verds sont sur la table, avec de délicieux artichauts à la brasa; les hostilités sont lancées! Si nous attendons le printemps, c'est certes pour la douceur du climat, mais c'est aussi pour l'arrivée de ces légumes de printemps dont nous raffolons.
 

Calamars a la planxa amb all i julivert

Calamars a la planxa amb all i julivert

En suivant, je tente la bacallà a la grandi colloni, spécialité de la maison et surprise du jour. Goûteux et original; je n'avais jamais mangé de morue sous cette forme. Une petite soeur de la brandade nimoise! Marjo se délecte de traditionnels calamars a la planxa amb all i julivert ( ail et persil) . A voir sa mine réjouie, tout se passe pour le mieux!

Bacalla a la "grandi colloni"

Bacalla a la "grandi colloni"

Sur les autres tables, les spécialités de la maison se répartissent équitablement; Ici des cargols, des sepiones a la planxa, là des escarlamars de Palamos ou des fideus amb llamantol. Tout le monde semble se régaler, notamment de ces produits de la mer très frais, issus pour l'essentiel des llotja de mar de l'Escala ou de Palamos.

Dans ce genre de lieu, il est bien loin le magasin jaune et bleu où bon nombre de restaurateurs s'approvisionnent. Non je ne parle pas d'Ikéa....

Une bonne eau de Vilajuiga ( la préférée de Dali), un gouleyant cigonyes blanc de Peralada. Un vin sobre à la couleur jaune pale mais plutôt rond et gras, qui rend hommâge à cet échassier élégant qui a trouvé en ce petit village de l'Alt Empordà un lieu d'élection. Elles aussi ont bon goût... 

Pour terminer Marjo, comme souvent de ce côté ci des Pyrénées opte pour un recuit,  cremos à souhait, de la fromagerie voisine Ca la Nuri. En ce qui me concerne, je fais aussi dans l'ultra local : un rus de la Bisbal, petit gâteau moelleux aux noisettes. Accompagné d'un verre de moscatell. Savoureux...

Bref un très agréable moment. A réitérer.

Manger à Ullastret (Restaurant Ibèric)
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25 août 2017 5 25 /08 /août /2017 14:07
Ullastret

Ullastret est un délicieux village de 230 âmes, qui a conservé intact sa structure médiévale. En effet, malgré les nombreuses rénovations, plutôt respectueuses dans l'ensemble, l'essentiel, de son aspect primitif a été préservé, notamment les murailles qui entourent le village.

Ces dernières datées des XIII et XIV ème siècle, sont jalonnées de tours, dont une circulaire, servait de prison. Les autres au nombre de 9 sont de taille et de diamètre divers. 

C'est au pied de ces fortifications que nous nous garons. Les pluies récentes donnent un aspect étrange à ce talus de pierres inclinées.

Les murailles d'Ullastret

Les murailles d'Ullastret

Ullastret

En descendant la rue principale, on passe devant l'ancienne llotja gothique, datée quant à elle du XIV ou XV ème siècle. On remarque sa toiture constituée de poutres en bois, soutenus par des arcs brisés. C'est ici que l'on trouve le bar restaurant Can Quel, où les clients profitent de l'ombre aux heures chaudes de l'été. La Llotja, communique avec la carrer Major, qui porte bien mal son nom aujourd'hui. Non pas qu'elle ne soit pas agréable, mais elle ne concentre pas l'animation comme il se doit dans cette toponymie.

C'est toutefois une ruelle plaisante, bordée de demeures anciennes, dont la plus imposante, Can Bau, fut remodelée siècle après siècle.

La llotja gotique

La llotja gotique

De retour sous la loge, nous montons vers l'église, par de petits escaliers. Nous nous trouvons sur une sorte d'esplanade, qui d'après les historiens était le lieu d'érection du château médiéval d'Ullastret. Il n'en reste rien aujourd'hui.

Pour ce qui est du patrimoine, Il reste cependant face à nous un bien bel édifice, l'église Sant Pere, dont on estime l'édification à la première moitié du XI ème siècle. La façade et le portail baroque sont bien postérieurs, probablement du XVI ème mais ils sont d'une élégance et d'une teinte redoutablement élégante. Peut être est ce la douceur de la lumière de l'Empordà au crépuscule...

L'église Sant Pere

L'église Sant Pere

La Façade et son portail baroque

La Façade et son portail baroque

Juste derrière l'église, derrière une haie de lauriers rose, un édifice remarquable se présente, Can Romaguera. Massif, mais élégant, avec ses balcons, ses terrasses et ses arcades, entouré d'un jardin aux essences variés. De ce qu'on peut en voir, derrière ce portail en briques rongé par la verdure, le lieu parait idyllique et reposant, et la surface construite plutôt phénoménale.

Son autre façade, en contrebas du village au niveau du rond point est beaucoup plus visible. Elle en impose. La bâtisse domine les murailles et donne une impression de puissance et de majesté avec sa multitude d'ouvertures. Pour information, l'endroit était toujours à vendre à notre dernier passage, mais en fait le lieu serait déjà la propriété d'une importante société, qui après d'importants travaux, aurait le projet d'en faire un hôtel de grand luxe. Il faut dire qu'avec les 2500 mètres carrés de jardin, et le caractère évident de la construction, les possibilités sont énormes. Mais les travaux s'élèveraient à plusieurs millions d'euros...

Espérons pour finir, que l'édifice, quelque soit sa destinée, conserve bon nombre d'éléments qui participe aujourd'hui à son charme. 

Can Romaguera

Can Romaguera

Can Romaguera depuis l'extérieur de la muraille

Can Romaguera depuis l'extérieur de la muraille

Un autre mas est intéressant dans la prolongement de la rue principale; Can Mascaros, de plan basilical, avec son beau portail et sa curieuse fenêtre balcon. Côté rond point, l'entrée est très classieuse, avec son saule et ses pelouses. De l'autre côté, à côté de la fromagerie, on devine une piscine et un jardin enchanteur. Bref, un lieu plutôt sympa...

Can Mascaros

Can Mascaros

Justement, nous voici devant la petite entreprise Recuit la Nuri. Depuis plus de 40 ans, toujours de façon artisanale, elle régale les particuliers et les restaurateurs de ses petits fromages frais de lait de chèvre. Cette préparation typique de l'Empordà, douce et goûteuse a des adeptes dans ma petite famille...Ici mère et fille s'y attellent avec énergie et savoir faire et la production s'est diversifiée avec outre ces fameux recuit, le mato, les fromages frais et même les iogurts, qui tendent depuis une dizaine d'années à devenir une vraie spécialité catalane.

Tout ça nous a mis en appétit, le restaurant Ibèric est à deux pas et nous allons de ce pas nous y attabler.

Les meilleurs recuit de la zone

Les meilleurs recuit de la zone

Un village bien fleuri.

Un village bien fleuri.

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 06:31
Le Pont de Gualta et le massis de Montgri en arrière plan

Le Pont de Gualta et le massis de Montgri en arrière plan

Fontanilles

L'église Sant Marti, de structure romane est certes charmante, avec son campanar, sa belle porte et toute sa végétation dont un bel olivier qui lui lèche la façade. Elle est de surcroît accolée à de délicieuses maisons de pierre, toutes simples, dont celle avec la petite balconnade ferait parfaitement ma future demeure de retraité. Mais ici, c'est plus le site qui m'enchante. Cette petite carrer de l'esglesia, et le parvis de cette dernière, constitue de mon point de vue un des plus doux et des plus agréables balcons de l'Empordà.

 

Les cultures depuis Fontanilles

Les cultures depuis Fontanilles

Vue vers le sud, les muntanyes de Begur

Vue vers le sud, les muntanyes de Begur

L'Estartit et les iles Medes au nord, comme sorties de nulles part, c'est presque une illusion d'optique, les cultures et les rizières face à nous au premier plan devant le golfe de Pals et au sud est les montagnes boisées de Begur et les villas qui partent à sa conquête. Ouahhhhhhh!!!

 

Vue vers l'est, et les illes Medes

Vue vers l'est, et les illes Medes

Le village par lui même est constituée d'un noyau de mas et grandes maisons de pierre. Ici, comme ailleurs dans la zone, ces belles demeures historiques, finissent en hôtel resto classieux ou encore plus fréquemment en turisme rural. C'est le cas notamment ici du somptueux Mas Vermell, construit au XVII ème et agrandi au XVIII ème. Une belle porte, des fenêtres datées, et aussi et surtout un environnement végétal des plus attrayants avec ces tortueux oliviers centenaires qui nous accueillent dès l'arrivée. En outre, à Fontanilles, on trouve aussi l'entreprise Can Bech, spécialisé dans l' agro alimentaire, qui était auparavant un restaurant réputé. 

 

L'église de Fontanilles

L'église de Fontanilles

Fontanilles et Gualta

Un dernier regard vers cette vue prodigieuse, et nous partons vers l'ouest, vers Llabià. Superbe route champêtre, ballots de foin, petites parcelles d'oliviers; un paysage encore travaillé par la main de l'homme.

 

Les Illes Medes depuis Fontanilles au crépuscule

Les Illes Medes depuis Fontanilles au crépuscule

Sur une petite colline, voici donc l'agregat de Llabià, lieu de villégiature et de résidences secondaires du meilleur goût. Pas âme qui vive, les riches se cachent, mais encore une fois de superbes rénovations, une belle mise en valeur du patrimoine, et un site qui permet un panorama superbe sur la plaine environnante, notamment près de l'église romane Sant Romà presque au sommet du village. 

 

Panorama de vert

Panorama de vert

vue sur le château de Montgri au nord

vue sur le château de Montgri au nord

l'église Sant Romà

l'église Sant Romà

Nous marchons sereinement dans les quelques rues de Llabià, carrer Major, carrer tramuntana, et deux trois autres. Le travail de réfection de ces bâtisses a été de grande qualité, je remarque des fenêtres Renaissance, un entretien presque trop parfait de ce patrimoine architectural ultra préservé, une propreté impeccable, des bougainvillées, des plantes qui lèchent délicatement les façades, comme pour cette superbe Can Vicenç, je ne suis pas sûr de son petit nom, terrasse idyllique, nombreuses essences, et vue somptueuse sur la plaine. Que les soirées d'été doivent y être douces.

 

Belle bâtisse catalane au centre de Llabià

Belle bâtisse catalane au centre de Llabià

La magnifique demeure Can Viçenç et son jardin enchanteur

La magnifique demeure Can Viçenç et son jardin enchanteur


Au pied du hameau, un exploitation agricole, l'élevage est encore un peu présent dans ces contrées et de belles et girondes normandes se prélassent au pied des cyprès qui dansent avec ce doux vent de l'ouest.

 

Fontanilles et Gualta
Vue reposante sur la campagne

Vue reposante sur la campagne

Gualta

Avec ses presque 400 habitants, Gualta est surtout connu pour son pont médiéval, mais aussi pour son golf ou plutôt pour ses deux parcours de golf... excusez du peu...
Le premier, aux portes du village, se situe au bord du Ter, face à la petite ville de Torroella de Montgri, au pied du massif du même nom. Le Par 3 p&p possède un restaurant, un cadre idyllique et bien entretenu, comme souvent dans  ce genre d'endroit, entre chênes et pins maritimes. Le second, l'Empordà Golf, plus à l'est vers la Méditerranée est plus imposant et plus vaste encore, avec son gros hôtel contemporain Hilton, ses petites villas et tout les ingrédients nécessaires à l'édification de ce genre de lieu. Le tout à quelques hectomètres des premières rizières de Pals, plus au sud, commune éminemment touristique et attrayante qui, bien évidemment possède un parcours de ... golf.

 

L'Empordà en général, et le Baix Empordà en particulier sont devenus en quelques décennies un des fleurons de ce sport en Catalogne. On a misé ici sur un tourisme haut de gamme, des activités plutôt paisibles et parfois onéreuses et visant un public en rapport. Il va sans dire qu'il en est de même pour la restauration, et surtout l'hébergement, où les quatre et cinq étoiles sont légions, les spas sont incontournables et ce mot fourre tout de Resort est sur toutes les lèvres avec cette petite connotation un peu snob évidente.

 

Fontanilles et Gualta

Mais aujourd'hui, c'est le pont que nous sommes venus voir. Cela tombe bien, il nous attend à l'entrée du village, près du petit rond point à l'olivier. Construit au XVI ème siècle, en remplacement d'un ancien pont, probablement d'origine romaine, il fut pendant des siècles le seul moyen de franchir le Daro...C'est un véritable voyage dans le temps, notamment si on observe son revêtement d'époque, qui laisse imaginer les carrioles l'empruntant. En effet, il est comme griffé par les roues des véhicules et par le temps. 

 

Fontanilles et Gualta

Très belle vue depuis la petite route parallèle, avec les canards qui y ont élu domicile, on remarque le remarquable équilibre de l'édifice aux cinq arches. Avec ses 60 mètres de long pour un peu plus de 2 mètres de large, il a des proportions très harmonieuses. Avec la perpective originale du Montgri au second plan la vue est plus que suggestive. 
 

Un revêtement patrimonial

Un revêtement patrimonial

Depuis la rivière

Depuis la rivière

Avant d'entrer dans le village, on remarque une croix de pierre,  placée entre deux cyprès, sorte de totem dans cet esprit années 50, gris de couleur et d'aspect. Bref, je ne raffole pas de cette esthétique, vous l'aurez compris... C'est précisément ici, entre Ter et Daro , que les troupes napoléoniennes et l'armée espagnole s'affrontèrent en 1809. En hommage aux valeureux combattants locaux, cette croix de pierre fut édifiée en 1959, pour en commémorer le cent cinquantième anniversaire.

 

Par la carrer Raviola ou la major, où l'on remarque quelques édifices intéressants, on pénètre dans le vieux village. L 'église Santa Maria a son charme, même si elle conserve en fait bien peu de choses de sa période romane primitive. L'esplanade qui lui fait face est assez agréable, avec ses jeunes arbres et des bancs où quelques anciens devisent avec vigueur.

 

Très vite on parvient à une place triangulaire, la Plaça Major, où l'on trouve l'édifice coloré de l'Ajuntament. Son rez de chaussée est occupé comme souvent par un local social, où d'autres anciens sirotent paisiblement leur tallat en terrasse.

En poursuivant la carrer Major, on parvient au quartier le plus pittoresque et suggestif du village. Le petit pont sur la petite rivière, et sur sa gauche, l'antic Moli du village, ancien moulin à blé du XVI ème siècle. Pour info, il n'exerce plus depuis quelques années, et la colossale bâtisse ( 650 mètres carrés) est à vendre, avis aux amateurs. La  belle maison mitoyenne ancienne juste à côté est aussi très intéressante, elle est l'illustration parfaite, de mon point de vue, d'une rénovation réussie. Son jardin, bordé de cyprès est des plus envoûtants. En face un restaurant de village Ca la Paquita fait à priori la bonheur des papilles locales. A tester un jour ou l'autre. 
Nous voici à la sortie du village, dans cette campagne sans relief,  point de jonction du petit Daro avec le Ter. Ce territoire très plat a subi au cours des années de nombreuses inondations. Mais fort logiquement, ces zones sont très fertiles et l'agriculture y est très développée, avec entre autres quelques arbres fruitiers et des céréales.

 

Et nous rentrons paisiblement à la maison, avec en fond sonore ce qui se fait de mieux de notre point de vue de ce côté des Pyrénées; je veux parler de David Caraben et sa bande, MISHIMA.

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28 avril 2017 5 28 /04 /avril /2017 13:41
Une ruelle de Parlavà au matin

Une ruelle de Parlavà au matin

Parlavà


Noeud de communication, entre la route nord sud de Figueres à La Bisbal, et celle ouest est de Girona à Torroella de Montgri, Parlava est un bourg de 400 habitants dominé par une étonnante église qui se repère très facilement. Très élancée, Sant Feliu, comporte d'importants restes de fortifications. Enserrée par les habitations, elle semble avoir du mal à respirer, d'où cette impression de hauteur cette envie de toucher le ciel. Difficile d'ailleurs d'y accéder, il faut passer par un petit porche, peu visible, le portal de la Plaça. On pénètre alors dans un petit enclos paisible et reposant qui délimite en fait l'ancien noyau médiéval. Sant Feliu a des origines romanes, mais elle a été fortifié par la suite, au XV ème siècle. D'où cette allure altière et surprenante. On remarque cette abside semi circulaire très prononcée qui montre bien les deux niveaux de matériaux et d'élévation. Comme on peut le constater, lors de sa fortification, l'édifice a carrément doublé de hauteur!

 

Les fortifications de l'église et ses matériaux différents

Les fortifications de l'église et ses matériaux différents

La façade de Sant Feliu

La façade de Sant Feliu

Juste à côté, un gros mas qui a conservé sa vocation agricole. C'est assez rare pour être signalé, de plus en plein centre de la commune. On y voit un beau portail, une fenêtre Renaissance, deux importants contreforts sur la façade principale, mais aussi et surtout un tracteur, des herses, et un chien devant sa niche qui surveille l'ensemble. Le Mas Cros est encore en activité et c'est très bien comme ça...

 

Le Mas Cros

Le Mas Cros

Ce n'est pas le cas d'autres gros édifices de la ville comme Cal Corder, bien peu visible, hormis de belles fenêtres des linteaux et autres inscriptions ou le Mas Solers au paisible jardin.

 

Parlavà et Ultramort
Deux vues de Cal Corder

Deux vues de Cal Corder

Aux abords du centre ancien, quelques lotissements plutôt coquets. Au dessus le minuscule massif de Montori, on parlera plutôt de colline ( à peine 80 mètres d'altitude), au pied duquel le village s'est établi.

 

Petit détour à l'est pour aller voir le hameau de Fonolleres, qui appartient à la commune de Parlavà et qui mérite une petite visite  On y arrive par une petite route de campagne très paisible, et très étroite, difficile de s'y croiser. 

 

Nous voici sur la place, constituée d'un bel ensemble médiéval; face à nous de gauche à droite les restes du château, l'église Sant Cristofol, charmante et la rectorià. Je me pose là quelques minutes, un dalmatien vient quérir sa dose de caresses.

 

Parlavà et Ultramort
Parlavà et Ultramort

La chaleur n'est pas encore là, je suis bien. Je fais quelques pas à travers les quelques ruelles. Je me retrouve devant un imposant édifice classique. Balcons en fer forgé, fenêtres à petits carreaux, magnifique pierres de taille et terrasse de toit, côté nord et est . Et vers le sud et la campagne, une somptueuse double colonnade qui prend le soleil frais du matin. Elle domine un jardin qui parait tout autant classieux. Quel est donc cette bâtisse, quel est son nom, à qui a t elle appartenu? Je n'ai pas la réponse ...

 

Parlavà et Ultramort
Parlavà et Ultramort
Parlavà et Ultramort

A quelques centaines de mètres plus au nord, bordant la C31, nous voici à Ultramort, petit village préservé d'à peine 200 âmes. En position dominante au sommet d’une petite butte, sur la rive droite du Ter, c'est un pays de céréales  (maïs notamment) mais aussi de fruitiers  (pommes) qui profite de terres riches et fertiles. De ce fait, une part de la population non négligeable est encore dédiée à l’agriculture. 

 

Parlavà et Ultramort

Dans le village, deux secteurs, séparés par la place centrale. C'est précisément ici que je me gare face à cette petite mairie de pacotille. Tellement minuscule et dénuée de charme par rapport aux bâtisses environnantes. Je prends la carrer Torroella pour me rapprocher du quartier de l'église. A droite un énorme mas avec jardin, dans son jus, dirons nous. 
Face à moi lui fait concurrence un autre édifice aussi imposant, trois niveaux, des arcades, une caravane  au rez de chaussée, la bestiasse doit avoisiner les 1000 mètres carrés au total... Ce dernier jouxte la petite église Santa Eulalia qui parait toute recroquevillée à côté de ce mastodonte. Edifiée au XIII ème siècle, elle est parfait un exemple du roman qualifié d'austère que l'on trouvait dans l'Empordà. Sur la place de cet ancien quartier primitif, d'autres maisons moins notables, en l'état pour certaines, pas mal de végétation, oliviers, lauriers roses,  un espace aéré plutôt agréable et paisible. Une belle petite carte postale. 

 

Parlavà et Ultramort

Je continue mon chemin derrière l'église, par la petite carrer Unio, je suis désormais à la sortie du village. A ma droite, des prairies, un paysage vallonné, à ma gauche voici le Mas Pagès, superbe édifice fortifié du XVII ème siècle. Très belle façade, trois niveaux, sobre et altière avec ses fenêtres encadrées de pierre de taille. La lumière de ce jour est très rasante donnant à l'édifice un aspect presque angoissant. Il se pare d'un camaieu de gris presque irréels.

 

Parlavà et Ultramort

Linteaux, armes de la famille, bref tous les composantes d'une demeure nobiliaire digne de ce nom. On a même une petite guérite d'angles pour surveiller les alentours, ou les curieux dans mon genre...

 

Parlavà et Ultramort
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9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 16:27
Vue du Montgri, depuis Sant Iscle.

Vue du Montgri, depuis Sant Iscle.


Au carrefour de routes secondaires, cette petite commune de 180 habitants se situe entre Ter et Daro, deux cours d'eau parfois tumultueux, d'où un site un peu en hauteur, pour se prémunir d'éventuelles inondations. Délicieuse petite plaça del poble toute simple et très harmonieuse, deux bancs, de très sobres maisons anciennes, un peu de végétation.

 

La plaça del Poble de Serra

La plaça del Poble de Serra

 Tout près, la surprenante église Sant Marti qui a subi plusieurs réformes d'époques variés, mais qui conserve un campanar plus ancien. Ce dernier tente de rivaliser avec un palmier altier ce qui donne une perspective des plus gracieuse. A remarquer face à cette dernière aussi le gros mas Serrallers , lui aussi mélange d'époques diverses, avec meurtrières, fenêtres gothiques et ancienne tour de défense.

Serra de Daro

Mais l'édifice de mon point de vue le plus intéressant est la casa rectoral, beau palais classique daté de la fin du XIX ème siècle; Inspiré par l'architecture Renaissance, ce palais a vraiment de la gueule, et parait presque anachronique et improbable dans un environnement typiquement rural et bucolique. Il m'évoque plus une place italienne, que cet espace plutôt improbable, avec une aire de jeu pour enfants, une pelouse bien dégradée, et des cultures toutes proches.

 

La rectoria

La rectoria

Plus bas on croise l'Ajuntament, d'influence debut XIX ème avec son couronnement typique de l'époque.

 

L'ajuntament.

L'ajuntament.

Plus au nord, autour du rond point qui donne accès au village, s'est développée une petite zone artisanale et industrielle, avec céramiques, et produits agroalimentaires et de jardin.
Mais la petite entreprise la plus surprenante de Serra de Darro, est l'Anec de l'Empordà. Peu de gens le savent, mais on élabore désormais de ce côté ci des Pyrénées, des préparations à base de canard et d'oies ( Canard = anec  en catalan). Depuis près de 30 ans, foies gras, magrets et autres confits sortent de cette petite usine du village. Un petit air de Gascogne en Empordà; il est vrai que les poins communs entre ces deux régions sont de mon point de vue  notamment par une qualité de vie plutôt enviable mais aussi et surtout la mise en valeur des paysages par la main de l'homme.    

 

Serra de Daro
Serra de Daro
une rencontre impromptue

une rencontre impromptue

A quelques centaines de mètres, de l'autre côté de la départementale, Sant Iscle est un joli hameau préservé. Une église romane fortifié tout à fait surprenante, une belle tour d'une douzaine de mètres, vestige de l'ancien château, qui se situe au milieu d'une exploitation agricole. S'y ajoutent quelques demeures anciennes aux portes et aux fenêtres remarquables, disséminées. Beaucoup datent du XVII ème siècle, date de la fortification de la surprenante église. 

 

L'église de Sant Iscle

L'église de Sant Iscle

Serra de Daro
La belle tour du village

La belle tour du village

On est là aussi, sur un turo, une petite butte, comme dans beaucoup de village de la région. C'est donc encore un mirador privilégié sur la plaine et le Montgri. La région était plutôt marécageuse et plane, et on se méfiait, à juste titre, des fameux aiguamolls. Du coup, on surplombe une des paysages les plus caractéristiques, les plus représentatifs de l'Empordà.

 

Serra de Daro
Le paysage environnant

Le paysage environnant

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31 janvier 2017 2 31 /01 /janvier /2017 20:50
La Pera et Pubol

La Pera est le chef lieu d'une petite commune de 450 habitants qui comporte aussi d'autres hameaux comme Riuras et Pedrinya, mais surtout Pubol, connu pur être le siège de la casa Museu castell Gala-Dali.
Le village de la Pera est bâti sur une petite éminence. Il étage ses maisons à flancs de colline. Au sommet se dresse la silhouette élégante de l'église Sant Isidor. D'influence gothico Renaissance, on remarque, outre sa façade plutôt imposante avec galerie et rosace centrale, son clocher gothique très travaillé avec des gargouilles évocatrices.

Sant Isidor

Sant Isidor

Autour d'elle un entrelac de ruelles très étroites et pentues. Difficile de se déplacer en voiture. C'est donc à pied que nous parcourons la Pera, jetant un œil aux quelques vieilles bâtisses, aux restes de remparts, et aux quelques chats avides de caresses. Sur la plaça où se dresse le typique édifice de la casa de la Vila, il est midi ce dimanche, des familles prennent paisiblement l'apéritif sur la terrasse du seul café du village; la petite ballade s'achève, de ci de là, une vieille demeure rongée par la verdure, des terrasses, un petit alignement de cyprès, en contrebas, un tracteur rouge qui s'en va aux champs. Bref rien de spectaculaire, mais un endroit plutôt attachant.
 

Petit apéritif sur la place

Petit apéritif sur la place

Dernier regard sur les gargouilles de l'église

Dernier regard sur les gargouilles de l'église

A quelques centaines de mètres, nous voici à Pubol, au pied du massif boisé des Gavarres. Salvador Dali l'ampourdanais tomba amoureux du lieu et notamment de ce vieux château Gotico renaissance. C'est en 1969 qu'il achète pour sa douce Gala ce superbe édifice bâti entre le XV et le XVI ème siècle, même s'il a subi de nombreuses modifications postérieures. Ils y séjourneront fréquemment durant les années 70, intenses périodes d'amour, de création, de vie... Le château de Pubol deviendra même entre 1982 et 1984, après la mort de sa muse, le véritable dernier atelier du grand artiste catalan. Il mérite à coup sur une visite pour les inconditionnels du grand surréaliste et les autres.

Articulé autour d'un petit patio central, plusieurs corps de bâtiments, trois niveaux principaux, le regard se perd dans la foison de détails , fantaisies, créations géniales du maitre Dali.
 

Un environnement champêtre

Un environnement champêtre


On y découvre pas à pas les lieux de vie de la muse de Dali, sa chambre à coucher, d'un bleu mer très osé, la très sobre et claire cuisine, ses salons de lecture et de musique. Mais aussi et surtout comme souvent avec Dali des trouvailles, les radiateurs, des trompe l' oeil, un sens du détail et de l'élégance poussé à l'extrême. Tout respire l'esprit surréaliste, des appliques au plafonds , des tentures aux canapés colorés. Bien loin des modes ternes et grises de notre période...

Au dernier niveau superbe salle, où sont conservés certaines des toilettes de Gala, parmi lesquels des couturiers de grand talent à leur apogée. Une élégance rare. Les extérieurs sont très reposants,  comme la délicieuse terrasse avec vue sur l'Empordà. Avant d'accéder au jardin, un coup d'oeil sur ce surprenant cheval, plus vrai que nature. Le jardin, en contrebas, véritable havre de paix, avec des bambous et bien d'autres essences, un agréable bassin et des éléphants sur pilotis pour la touche dalinienne. Outre la pimpante Datsun orange break que le maître utilisait pour le quotidien, on s'extasie aussi sur la gigantesque Cadillac pour les déplacements de fête. Enfin la crypte, lieu où repose Gala complète la visite. Ce mausolée, pièce assez austère s'il en est, est égayée par quelques sculptures d'animaux.
 

Détails de la salle de bains de Gala

Détails de la salle de bains de Gala

Un jardin féérique

Un jardin féérique

La Pera et Pubol

C'est ici à Pubol, que le 20 septembre 1982, dévasté par le départ de Gala qu'il rédige son testament faisant de l'Etat Espagnol « l'héritier universel et libre de tous ses biens, droits et créations artistiques, avec la fervente commission de conserver, divulguer et protéger ses œuvres d'art. «    
Finalement, le lieu est assez peu exploité, et c'est très bien comme ça. On est très loin de Port Lligat et surtout de Figuères. C'est le côté le plus tranquille du triangle dalinien. Nous n'avons repéré en tout et pour tout qu'un petit magasin de souvenir près de l'entrée du musée, à côté de l'église. Surprenante cette dernière, elle paraît presque déséquilibrée, avec son bras pendant. Pourtant je n'ai pas forcé sur le vi negre aujourd'hui. Délicieuse Sant Pere, à la fois austère et délicate...une énorme rosace, un portail gotique, et ce platane murier tortueux au premier plan, compose un tableau des plus plaisants.

 

Eglise Sant Pere de Pubol

Eglise Sant Pere de Pubol

En outre, Pubol est un joli village de pierres, bien préservé, dominé par le château et l'église. Depuis la demeure du maître, on descend par un passage vouté sur la très harmonieuse Plaça major. Sur cette dernière, importants restes médiévaux, comme la belle maison Can Canada, avec son porche, vestige des anciens remparts. La bâtisse contigue date de 1583, il suffit de regarder le linteau, sa porte est tout aussi impressionnante. Les maisons sont coquettes, entretenues, fleuries, tout comme dans le prolongement de la place, dans la carrer major. Malgré quelques rénovations de qualité, bien peu de choses ont changé depuis des décennies. On remarque au passage, des linteaux , des inscriptions, des portes, on se ballade le nez en l'air. Retour à la voiture par de délicieux petits potagers bien entretenus, des cyprès, de la pierre et du vert. Nous respirons.

 

La Pera et Pubol
La Pera et Pubol
La Plaça Major de Pubol

La Plaça Major de Pubol

La plaça major, vue sous un autre angle

La plaça major, vue sous un autre angle

Pedrinya toute proche recèlerait une remarquable église romane , mais nos estomacs crient famine. Ce sera lors d'un autre passage. Pour l'heure, mon souhait le plus concret est de m'attabler.

 

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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 07:50
Rupià

On pourrait passer à côté de ce minuscule village de 250 habitants. Erreur fatale, c'est un des plus craquants et des mieux conservés de la région. Il est d'ailleurs déclaré conjunt historicoartistic par la Generalitat de Catalogne.

C'est un de ces délicieux petits pobles de l'intérieur de l'Empordà, que nous sillonnons lors de nos escapades. Ce n'est certes pas Peratallada, le plus connu de ces petits bijoux, mais au moins la ballade se fera paisiblement, sans le flot de touristes que les bus déversent désormais sur les parkings de ces villages dignes du label « plus beaux villages de France ».

Rupià

En fait durant des siècles, le village fut un lieu de séjour important des évêques de Girona. Eux aussi, ils avaient bon goût, les bougres...Le village conserve d'importants restes de murailles datant du 16 et 17 ème siècle, et deux véritables entrées, le portal d'amunt, et le portal d'avall. Passé ce dernier, on donne sur un agréable espace en L, mi rue mi place, juste de qu'il faut d'espace pour conserver une harmonie nécessaire.

D'emblée, on se retrouve face à l'ancien château, rectangulaire, de style gothique. On remarque d'ailleurs ses superbes fenêtres. Son rez de chaussée est occupé par le café du village, qui fait aussi office de local social, de lieu de rencontres, d'échanges, et c'est très bien comme ça. Il est intéressant de voir des municipalités, qui plutôt que laisser certains édifices dépérir, choissisent, quand ils en sont propriétaires, et c'est le cas en ce qui concerne Rupià, de faire vivre ces lieux d'histoire et de patrimoine. De la sorte, les habitants ont pleinement adopté l'endroit, le lieu appartient à la communauté.

la plaça d'avall et son café

la plaça d'avall et son café

Le village garde intact l'ancien tracé médiéval qui était le sien au XV ème siècle. La courte promenade, se fait le nez en l'air, à détailler les innombrables restes du passé.

On découvre ainsi Can Valls, important édifice adossé à la muraille. On note sa porte rectangulaire, son escut, daté de 1669, mais aussi et surtout en façade, ses élégants sgraffittes, aux motifs ornementaux très graphiques.

Can Valls et ses sgraffites

Can Valls et ses sgraffites

Toujours adossée à la muraille, on trouve Can Nato, au fond d'une petite impasse. Belle porte d'arc de mig punt en pierre, au premier niveau, une fenêtre géminada, et au sommet , une galerie avec 5 ouvertures d'arc escanser. Un vrai concentré d'architecture...

Nous remontons vers l'église par de délicieuses venelles tranquilles. Très sobre et élégante Can Vila, et d'autres bâtisses historiques, des jardins touffus, mais toujours pas âme qui vive. Voici l'église Sant Viçenç, d'un gotic tardif, mais c'est la maison qui lui fait face qui a mes faveurs.

Can Xiana, est le fruit de modifications importantes et d'époques diverses, qui lui confèrent une redoutable élégance. Une exceptionnelle fenêtre Renaissance datée du 16 ème siècle, d'ailleurs en très bel état de conservation, des dragons, lions et même deux ânes, une vraie bande dessinée d'époque. Elle prend le soleil, qui lui donne une teinte ambrée, comme la peau d'une belle catalane.

Can Xiana, l'enchanteresse

Can Xiana, l'enchanteresse

Can Vila, une élégante toute en sobriété

Can Vila, une élégante toute en sobriété

Les maisons anciennes, patrimoniales, jonchent ce petit parcours piéton très agréable. Nous voici à notre point de départ par la carrer ample, presque place, rectangulaire, délicieusement tranquille, avec son alignement de maisons en pierres, bien souvent entretenues et fleuries.

Le soin apporté aux façades , aux éléments décoratifs et à la verdure rendent le passage des plus plaisants.

L'endroit est plus animé, plus vivant; nous regardons le ballet des hirondelles qui ont élu domicile au sommet d'une maison. Ces petites orenetes sont de véritables virtuoses du vol et font l'admiration des quelques personnes présentes.

Rupià
Rupià
Rupià
Rupià
Rupià
Rupià

Par le portal, nous sortons de l'enceinte médiévale. Les proches alentours sont bien paisibles, encore agricoles, les tracteurs sont bien là, quelques jardinets. La petite riera s'écoule paisiblement le long du petit passeig ombragé. On remarque deux belles demeures endormies, une petite d'influence moderniste et une plus cossue, qui a encore fière allure malgré les années. La petite balade s'achève ici. Il est temps d'aller déjeuner.

 

les délicieuses petites maisons au bord de la riera

les délicieuses petites maisons au bord de la riera

Bel édifice sur le petit passeig

Bel édifice sur le petit passeig

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29 septembre 2016 4 29 /09 /septembre /2016 06:34
Le quartier du château vu de la route de Rupià

Le quartier du château vu de la route de Rupià

De retour vers l'intérieur, nous attaquons l'étude de la partie du Baix Empordà située au sud du Ter. Pour commencer, voici donc Foixà, petit recoin bucolique qualifié par Josep Pla de « Pura meravella ». On sait que l'écrivain catalan avait bon goût...Allons donc voir.

Foixà

En fait, le village est surtout connu pour son château dans le quartier homonyme. Le site est, il est vrai superbe; il permet une vue panoramique sur l'Empordà, ses douces ondulations et cette palette de verts si caractéristique. Construit au XVI ème siècle sur les anciennes structures médiévales, dont il reste une tour semi circulaire, et une partie des remarquables murailles, cet ancien palais résidentiel est en forme de T. C'est du ciel qu'on remarque aisement cette forme particulière. Ceints de remparts, avec un patio, l'endroit est privé, mais on peut dire que son site et son allure ne manque pas d'élégance, même si de mon point de vue, la vue la plus intéressante est depuis la route de Rupià. Les cultures au premier plan, et derrière ce monticule boisé couronné par son château. L'appellation de toscane empourdanaise est ici loin d'être usurpée. Sérénité. Harmonie.

Foixà

Dans le quartier du château, la balade se fait à pied. Dès le départ sur la gauche, on remarque une élégante. Portail adovellat ( à claveaux), fenêtre renaissance, fleurie, l'édifice est remarquablement alléchant. Par des venelles en pierres, on grimpe jusqu'au château situé au sommet. Belles rénovations, jardins croquignolets, vue tronquée sur le turquoise d'une piscine, bref, Josep Pla avait raison encore une fois , le bougre, l'endroit a un vraiment un côté idyllique; très tranquille, presque trop, l'impression de déranger parfois...

Belle bâtisse ancienne au début de la balade

Belle bâtisse ancienne au début de la balade

Foixà

Quand on sait que ce lieu était dans un état déplorable il y a une cinquantaine d'années, au vu du résultat, on ne peu que saluer l'initiative de rénovation du château et de son quartier. A ses pieds les maisons sont étalées sur le monticule, nichées dans la verdure. La balade y est des plus plaisantes, avec des portails, des arcs, de la pierre dorée, de remarquables rénovations, quelques cyprès, encore un air délicieux de Provence ou de Toscane.

Foixà

Dans le quartier de l'église, sur la route principale, hormis cette dernière, peu de choses à se mettre sous la dent. Elle est particulière Sant Joan, anciennement fortifiée dans un style gothique tardif. Aujourd'hui elle est accolée à la mairie, très rénovée elle aussi d'ailleurs. Séparation église état, connaît pas. L'ensemble est comment dire, surprenant...presque trop propret, avec ses petites plantations, son dallage assez froid et son alignement géométriques d'oliviers tortueux.

Tous près, un bus déverse quelques touristes venus se restaurer au réputé restaurant Can Quel à quelques mètres de là. Peu de chance qu'ils aillent dans le quartier du château, plutôt pentu. Ils auront déjà le point de vue d'ici, et c'est déjà pas mal. Toujours est il que cela change mes plans pour manger. Merde. Cap à l'est. Précisons que l'établissement date de 1899, et s'est fait une réputation de qualité durant tout le siècle passé. Il est donc au programme de bons nombres de voyagistes qui y font la pause déjeuner. Aujourd'hui nous irons nous attabler un peu plus loin.

Foixà

Avant ça, nous prenons la direction du nord, la commune de Foixà y englobe un agregat, un hameau, qui mérite un petit détour, Sant Llorenç de les Arenes. C'est en fait par le nord, que l'on le trouve le plus aisément, par la route de Sant Jordi Desvalls et Sobranigues. Après le pont de chemin de fer, quelques délicieux virages d'une route lisse bordée par quelques cultures, et un très beau mas catalan sur la droite, on arrive à un ancien moulin au bord du Ter. Il affiche fièrement sa tour ronde et sa bandera catalana. Après quelques centaines de mètres où rivalisent fruitiers et tournesols, voici sur la gauche ce minuscule hameau où une cinquantaine d'habitants ont décidé de vivre.

Foixà

L'église romane accolée à quelques vieilles maisons, jouxtant de tendres jardinets où les tomates seront bientôt à point. Nous sommes les seuls à parcourir cette minuscule route, sauvage, entre forêts, cultures et mas luxueux bien cachés de nos yeux de voyeurs. Le chemin se poursuit jusqu'au bord du Ter. Certains ont magnifiquement rénové de vieilles demeures dont les jardins sont idylliques. On devine, par les cris d'enfants, des piscines fraiches et claires, sans vis à vis. L'endroit est tranquille, préservé, retiré, il fait bon s'y balader, les sens en éveil, paisiblement. On se sent hors du temps, et cette sensation parfois est des plus plaisantes...

Des jardins enchanteurs...

Des jardins enchanteurs...

On quitte ce havre de paix en revenant sur nos pas, non sans donner un coup d 'oeil sur la gauche à cet énorme bâtisse en pierres sur la gauche. Dans son jus, elle semble attendre avec envie son futur repreneur, qui saura sans nul doute lui redonner ses lustres d'antan.

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