Verges

Le vieux bourg de Verges

Verges, est le bourg centre de cette partie de la région, à égale distance de Figueres et de Girona. La petite ville de 1200 habitants est assez ancienne, d'ailleurs, elle avait déjà cette population en 1860. Son territoire est quasi plat, constitué de terrains alluviaux de la plaine du Ter. C'est aussi un important noeud de communication, nord-sud entre Figueres et la Bisbal et est-ouest entre la région de Girona et la mer ( L'Estartit), d'où au final le nombre élevé de nos passages aux abords de la petite ville...

Un certain patrimoine, quelques commerces, des animations, notamment le fameux jeudi saint et son défilé de squelettes, mais Verges a aussi vu naitre en ses murs un des artistes les plus marquants de la Catalogne du XX ème siècle, Lluis Llach.

Lluis Llach, chanteur emblématique, originaire de Verges

Par le portal de la Mare de Deu, qui était la principale voie d'accès à la ville, on pénètre dans l'ancienne enceinte fortifiée. Nous voici sur la place principale, ceinturée de remparts, restes des anciennes fortifications. Alternant avec ces dernières, 6 tours d'époque médiévale, érigées entre le XII ème et le XVI ème siècle. Sur la place, on remarque notamment :

-la Torre quadrada o de les hores et ses 15 mètres de haut datant des XIII et XIV ème siècle.

-la Tour ronde à l'angle, moins haute (12 mètres), dont on remarque les meurtrières circulaires, plus récente? XV/ XVI ème siècle.

La Plaça Major et ses deux tours altières

Les habitations aux seins des anciens remparts

Les petits balcons de la Plaça

Cette Plaça Major est aussi un véritable espace de vie. Outre son patrimoine, son marché hebdomadaire du mardi matin, c'est aussi un lieu de passage, de rencontres, d'apéros. Quand nous y passons le dimanche, le Café de la Plaça est bondé, bruyant, vivant. Sous les arcades de cette belle bâtisse cossue, on sirote une bière ou un verre de blanc, on se régale de croquetes d'anchois, de calamars ou de patates braves. Les enfants font de la trottinette, jouent au ballon, les anciens palabrent. Bref, on assiste à de vrais moments de vie, et ce n'est pas pour nous déplaire.

L'apéro de printemps

Le village, qui finalement a bien peu changé, conserve en son centre le tracé médiéval, dans un petit quadrilatère, délimité au nord par cette grande plaça major, la carrer Valls à l'est, le petit ruisseau rec del moli au sud, et la carrer del bous à l'ouest. C'est dans cet espace réduit, le nucli antic, que se concentre l'essentiel du patrimoine de Verges avec cette subsistance des anciens remparts, notamment autour de l'église Sant Julia. Cette dernière conserve des restes gothiques et même romans comme l'abside semi circulaire bien visible, ou la partie orientale de la nef. Le campanar, quant à lui, très classique mais svelte, est beaucoup plus récent. Il est cependant bien visible à des kilomètres à la ronde et constitue un repère évident dans cette partie plane du Baix Empordà. L'ensemble forme un mélange éclectique assez original.

Le campanar de Sant Julià

Autour de l'église, on trouve les restes de l'ancien château et un ensemble de maisons populaires anciennes dont certaines datent des XVI et XVII ème siècle. L'une des plus intéressantes est Can Batlle, sur la placette, remarquable par ses fenêtres gothiques. C'est une des plus anciennes maisons du village (XVI ème siècle). Mais elle vit aussi naitre Francesc Cambo, homme politique de premier plan de la première moitié du XX ème siècle. Cofondateur de la lliga regionalista de Catalunya, ministre à plusieurs reprises, il était par ailleurs très grand amateur d'art, collectionneur invétéré, notamment de peinture de la Renaissance italienne.

Francesc Cambo

Par la Placeta, on se retrouve devant l'imposante mairie à l'architecture très rationaliste, pas vraiment ma tasse de thé... En face, le point d'information touristique local, la casa de cultura et le siège du magazine local « Pais petit », le bien nommé. (chanson emblématique du répertoire de Lluis Llach).

L'ajuntament de Verges

Un peu plus au sud, nous voici au bord du Rec del Moli, ce petit ruisseau qui forme une courbe, à travers la partie sud du village. L'endroit est plaisant, bucolique, nous longeons les anciens fossés historiques, avec ses adorables petits ponts. On y trouve les anciens safareigs privés (lavoirs) mais aussi et surtout, l'ancien petit moli (moulin), les pieds dans l'eau. Tour à tour arrosser ( l'Empordà fut jusqu'au XVIII ème siècle un important producteur de cette cette céréale) et fariner, transformé par la suite en petite centrale hydroélectrique. L'endroit est aujourd'hui à l'abandon. Enfin, au bord du Rec, on peut aussi voir l'ancien abreuvoir où les bêtes se restauraient jusqu'au début du siècle passé. Elles y parvenaient par la bien nommée carrer dels bous ( des bœufs).

Cette partie de Verges possède un charme certain, c'est une promenade agréable, mais elle mérite peut être des aménagements et un nettoyage plus fréquent pour la rendre plus attractive, même si le terme n'est pas vraiment approprié.

Généralement, on fait aussi un petit tour au vide grenier brocante, près du rond point à l'entrée de la ville. Deux dimanche par mois on y trouve des objets anciens et originaux. Les nouveaux amateurs du vintage s'y retrouvent bien souvent. Puis l'estomac crie famine, mais le Mas Pi est juste en face...

Manifestations : Fête traditionnelle d'intérêt national, la Dansa de la mort, le jeudi sain glaçant et impressionnant à souhait. La fête la plus attendue de l'année, connue de tous les catalans. C'est l'unique et la dernière des représentation de ce type de danse dans toute l'europe occidentale. Envoutant, angoissant, la nuit, au rythme des tambours.

Au final, Verges est un gros village bien attachant, certainement pas le plus élégant, le plus charmant, mais agréable et vivant. Pour être honnête, cela contraste pas mal avec d'autres lieux de la comarca, certes plus esthétiques, mais où ne voit pas grand monde. Verges possède ce côté populaire et ouvert qui nous correspond quelque part...