En descendant les Ramblas, on passe devant le café Royal, un des ces endroits hors d'âge que l'on ne trouve plus désormais dans nos centre ville. Belle céramique, on tape le carton dans une ambiance parfois bruyante, et autrefois enfumée. Même de ce côté ci des Pyrénées, certaines lois ou directives européennes ont profondément modifié les habitudes, et donc les ambiances de certains lieux de vie.
Une petite rue sur la droite nous mène à la Plaça Josep Pla. Une sculpture colorée et ludique est dédiée au grand écrivain catalan. Derrière se dévoile la façade classieuse du Teatre Jardi. Edifiée en 1914 et clairement d'influence moderniste, il dégage une harmonie et un équilibre certain. Juste ce qu'il faut de fantaisie avec sa décoration, ses vitraux, ses fresques en céramique et ses deux globes bleu outremer au sommet.
Le teatre Jardi
Plus bas, vers la ville moderne, on trouve trois espaces consécutifs, la plaça Ernest Vila (celle de la fontaine lumineuse), la Plaça de Catalunya et celle del Gra. Cette dernière est la plus intéressante, non seulement parce qu'elle accueille un foisonnant marché de fruits et légumes, mais aussi par son architecture propre et notamment sa couverture en fer, batie sur 36 colonnes. Elle accueillait à sa création le marché aux céréales, d'où son appellation.
Au final, ce vaste espace rectangulaire constitué de 3 places contigues, est encore aujourd'hui en rénovation, et à mon sens n'a toujours pas trouvé, par rapport au revètement, à la verdure, et à la structure générale, son harmonie définitive.
Retour vers la vieille ville par la plaça de l'Escorxador, les anciens abattoirs, entièrement rebatis dans le style moderniste en 1902, d'après les plans d'un certain Josep Azemar ... Aujourd'hui, ce vaste espace, qui fonctionna jusqu'à 1976, est occupé par les archives municipales et sert de cadre à de nombreuses expositions. Tout près, la plaça Palmera évoque déjà Salvador Dali. En effet, la Casa Mas Roger fut le second domicile du peintre. Elle se distingue par ses trois façades, et ses matériaux, pierre, fer forgé et céramique lui donne une élégance certaine. Dans le prolongement, la carrer Monturiol, a vu naitre le maître au numéro 20. L'office notarial de son père et la maison familiale y étaient situés.
Et nous voilà de nouveau sur les Ramblas, devant le Museu de l'Empordà; Peut être est ce cette architecture rationnelle, d'une austérité qui ne me plait guère; Toujours est il que nous n'y avons jamais mis les pieds. Pourtant, d'après mes renseignements, il présente entres autres, une intéressante rétrospective de la peinture catalane des deux siècles passés, avec des toiles de Cuixart, de Tapiès ou encore de Ramon Casas dont je suis friand. Promis, je franchirais un jour les portes de ce musée dont l'architecture est aussi terne que son coloris.
A contrario, un peu plus haut, sur le même trottoir, un autre musée me ravit: le museu del joguet de Catalunya ( musée du jouet). Installé dans l'ancien Hotel Paris, qui fut la référence de l'hébergement à Figueres il y a quelques décennies, il ravira tous les grands enfants que nous sommes restés. Oh la formule toute faite...
