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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 21:55

 

La Mare de Deu del Mont

Montagne de 1115 mètres d'altitude, couronnée par un sanctuaire qui porte son nom. A cheval sur la comarca de l'Alt Empordà (Figueres) et celle de la Garrotxa (Olot), ce site constitue un formidable lieu de balade, quelque soit la saison. Même si l'ermitage appartient à la commune d'Albanya au nord, c'est par le sud, que ce soit par Beuda / Besalù, ou par Cabanelles/ Lladó ( au niveau de Can Vilar) que les accès sont plus aisés. C'est par ce dernier que nous allons accéder au Mont.

A côté de Llado, le petit village de Cabanelles est constitué d'un ensemble de mas disséminés au pied de la montagne. Parmi les hameaux notables, n'oublions pas Sant Marti Sasseres, sur la route du monastère justement. Trois ou quatre bâtisses éparpillés dans la nature, une remarquable église, et son petit cimetière noyé dans la végétation, malgré le manque de précipitations actuel. Un bijou de simplicité.

 

 DSC01995

 Sant Marti Sasserres

 

 

La très belle route depuis Cabanelles traverse des forêts où les champignons sont légions en saison. Quelques cultures, des prairies, un paysage sobre et reposant et se profile au loin, au sommet de la butte, le monastère, but final de la balade.

Très vite, le dénivellé va s'accentuer, la montée se fait sèche et rapide, le tout dans un paysage somptueux. Au retour, la descente sera tout aussi spectaculaire; les clubs cyclistes locaux s'en délectent, et les bons descendeurs s'en donnent à coeur joie, prenant parfois l'aspiration de votre véhicule, glissant dans des positions d'équilibristes vers la vallée.

Il faut d'ailleurs reconnaître que la route est bien étroite, deux voitures ont du mal à se croiser, et sur les douze derniers kilomètres, la vitesse conseillée est de 30 km/h, c'est dire. Quoi qu'il en soit vu la beauté du lieu, l'envie de lézarder domine, et la pédale d'accélérateur est au chômage technique.

Un kilomètre avant le sommet de la montagne, on trouve les restes du monastère Sant Llorenç de Sous, à la lisière de la forêt. Malgré son état d'abandon, l'endroit impressionne, par sa taille, l'ensemble de ses dépendances, sa situation. La nef principale est aussi spectaculaire, on imagine aisément son volume originel.

  

 

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 La terrasse du café...

 

 

 

Après les derniers lacets, nous voici au sommet, dans un environnement qui évoque déjà, par sa végétation, la moyenne montagne. Le sanctuaire, malgré de nombreuses modifications, a quand même été entamé au 14 ème siècle. Un clocher tour rectangulaire, une seule nef, une construction à la fois sobre et robuste, typique de la fin du roman. Dédié à la vierge Marie, on y vénère une statue en albâtre de 80 centimètres. Mais ici, c'est surtout le panorama qui impressionne, une vue à couper le souffle. Les dieux semblent soudain si proches.

Par beau temps, vue à 360 degrés sur toutes les Pyrénées Orientales, les Albères, le cap de Creus et la baie de Roses à l'est, à l'ouest Olot et les volcans de Garrotxa, au sud la plaine de l'Empordà et le curieux lac de Banyoles et sa curieuse forme en 8 et au nord le majestueux massif du Canigou. Mais certaines journées de printemps ou d'automne, avec des nappes de brumes épaisses, l'endroit devient mystérieux et on comprend alors la vénération des catalans pour ce lieu unique.

 

 

 

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  Nous sommes au sommet

 

 

 

 

 Ce n'est qu'à partir de 1997 qu'à eu lieu la totale rénovation de l'accès au sanctuaire et de la petite hôtellerie qui s'y trouve. Ici, quelques chambres, pour dormir dans les étoiles, un restaurant, une boutique de souvenirs, et une cafétéria. Déguster une Estrella, sur la terrasse, avec cette vue est pour moi un moment de plénitude. Sensation de bout du monde, mais aussi celle étrange de le dominer.

A l'intérieur, on va jeter un oeil à la niche où se trouve la représentation de la Mare de Deu, considérée aussi comme la patronne de l'Empordà. On peut aussi voir la chambre où dormit durant l'été 1884, le poète catalan Jacint Verdaguer. Véritable icône de ce côté ci des Pyrénées, l'abbé cherchait un endroit paisible pour écrire, et un mirador pour contempler le Canigou, montagne sacrée des catalans. Gagné... C' est ici qu'on été écrites certaines des plus belles pages de la poésie catalane, notamment le fameux recueil « Canigó ». Depuis 2008, un buste en bronze lui rend hommage, dépassant largement le cadre stricto sensu de la religion, le bonhomme faisant partie de l'imaginaire catalan.

 

 

 

 

 

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 La chambre où séjourna Verdaguer durant l'été 1884

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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